La taxe carbone ou comment nous prendre pour des buses

Publié le par Le Marquis de Sadiscute

Monsieur le Président de la République,
Encore une fois, vous vous trompez et vous nous trompez.


La taxe carbone renvoie au principe du pollueur/payeur. Ce principe est très bien et il aurait fallu l’appliquer depuis bien longtemps à l’industrie quand ce n’était pas la crise, à une époque où tout le monde se payait la tête de celui qui osait parler de protection de l’environnement parce que personne n’en avait rien à cirer. Encore aurait-il fallu que les hommes politiques soient visionnaires. Mais il ne faut pas rêver.

Le principe du pollueur/payeur est efficace si et seulement si celui qui pollue a intérêt à internaliser les coûts externes qu’il engendre par sa pollution, c’est à dire changer ses moyens de production pour ne plus ou moins polluer au lieu de payer la taxe.

Mais ce que vous nous proposez amènent de petits problèmes assez fâcheux :
- le consommateur n’a pas d’alternative à la voiture à essence ! Le premier connard qui vient me parler de vélo ou de transports en commun n’a qu’à aller expliquer cela à tous ceux qui habitent 90% de notre territoire où il n’est pas possible de se passer de voiture.
- le consommateur n’a pas forcément les moyens de changer sa cuve à fioul pour autre chose.
Et si vous donnez des compensations aux faibles revenus, la taxe n’a aucun intérêt !

Est-ce que la consommation d’essence baissera ? probablement pas ou très peu :
- l’essence est déjà tellement chère car tellement taxée que la plupart des gens dont les ressources financières ne sont pas celles d’un avocat par exemple, limitent déjà leurs déplacements.
- ceux qui ont les moyens n’en ont rien à faire.

Est-ce que la consommation de fioul baissera ?
- c’est pareil que pour l’essence, peut-être que certains se cailleront les miches pour faire des économies ou parce qu’ils n’auront pas le choix.

Conclusion,
Cette taxe ne sert à rien pour changer les habitudes des consommateurs et « sauver la planète ». Au passage, rappelons que les transports ne représentent que 20% des émissions mondiales de CO2. Pour être efficace, il faudrait taxer beaucoup plus fortement mais ce n’est pas acceptable économiquement et socialement, et puis il n’y a pas encore d’alternative.

Cette taxe sert à récupérer de l’argent pour compenser une partie de la suppression de la taxe professionnelle.
Cette taxe sert à faire de la récupération écolo et dire, « les écolos voulaient cette taxe, j’ai eu le courage politique de la faire. » et au passage, croire que l’on récupère la « poussée verte » des européennes.
Ca me fait mal au slip de dire ça, mais Ségolène Royal a raison. C’est bien la première fois qu’elle ne dit pas une connerie aussi énorme que son égo.

Mais le plus fort là-dedans, c’est que les consommateurs vont payer une taxe pour les conséquences d’une économie hégémonique pétrolifère dont ils ne sont pas responsables et qui a largement contribuée à retarder tout développement d’énergie alternative au pétrole, en particulier pour les transports.

Ah oui, j'oubliais. Tout ça est basé sur la psychose du réchauffement climatique le postulat que le CO2, c'est le mal !!! J'en parlerai une autre fois. Cette pub très drôle et très parlante suffira pour cette fois :

Publié dans Politique

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