Internet, encore un ennemi de l'ordre

Publié le par Le Marquis de Sadiscute

 

A chaque fois c'est pareil. A chaque fois, c'est la même histoire qui se répète encore et encore. Si quelque chose de nouveau apparaît, quelque chose qui peut bousculer l'ordre établi et les certitudes bien ancrées, et bah à chaque fois ce quelque chose est accusé de tous les maux.


Les grands ennemis de l'ordre dans l'histoire ont été, en vrac : les écrits, le livre, la peinture, le cinéma, la musique, le théâtre – bref des moyens d'expressions – mais aussi l'homosexualité, l'adultère (hahaha) et tous les dérivés sexuels légaux aujourd'hui chez nous, perturbateurs de la société patriarcale.

Remarquez que je ne mets dans la liste ni la télévision ni la radio. Ces deux médias ont tout de suite été asservis au pouvoir politique d'abord, puis au pouvoir économique, lui même incestueusement lié au politique. On comprend mieux pourquoi le web agace, ce truc indomptable et incontrôlable.


L'ordre a peur d'être remis en question.

 

Aujourd'hui, les détenteurs de pouvoir peuvent bien se pavaner à dire qu'il n'y a pas de censure, elle se fait toute seule comme une grande grâce à un truc assez récent, les enjeux économiques. Bon courage pour trouver un éditeur pour ton livre, un financeur/diffuseur pour ton film, un producteur pour ta pièce ou pour ta musique...sans te plier aux exigences "légitimes" de ceux qui te financent.


Mais revenons à nos ennemis de l'ordre. Aujourd'hui, les accusations d'autrefois sur le théâtre, le livre... peuvent nous faire sourire à défaut de nous laisser perplexe, et pourtant, la même machinerie est en marche pour faire peur, pour diaboliser ce qui est nouveau et qui pourrait être un vecteur de désordre.


S'en prennent encore plein la tronche et c'est pas fini :

- les jeux vidéos (responsables des tueries dans les lycées et collèges)

- le métal, le hard rock, le rap... (responsables de la stupidité et de la violence des jeunes)

- la sexualité non hétéro (responsable de la propagation du VIH et de la destruction de la famille)

- et aujourd'hui, la bête immonde : Internet, repaire des malandrins les plus infâmes de toute la galaxie et unique responsable des viols d'enfants, de la fin de la cassette audio, de la déforestation, du changement climatique et la propagation de rumeurs sur de possibles adultères dont on a, mais vraiment, rien à faire.


A chaque fois, il est en fait question de pouvoir et d'idéologie, d'ordre social. Oh mon dieu, mais rendez-vous compte, n'importe qui peut dire n'importe quoi avec son livre, son film, sa pièce, sa musique, son blog et éventuellement perturber l'ordre établi parce qu'il aura produit de la conscience...

Foutaises. Un pouvoir politique au service de l'intérêt général ne devrait pas avoir peur que le peuple qui lui a confié les clés de la boutique ne produisent de la conscience ou accueille la conscience produite par d'autres.


Quant à tous les maux dont on accuse Internet, eh bien je rappellerai juste que les connards, les violeurs, les tueurs, les trafiquants de barbaque humaine, les pédophiles... existaient avant Internet. Supprimer ou censurer Internet ne supprimera pas les connards... Internet n'est qu'un outil.

Tout le monde possède des couteaux chez soi. Bref de quoi tuer des gens. Bah bizarrement, malgré la possession des ces outils, peu de gens s'emploie à cette besogne. Étrange non ? Et encore plus étrange, le couteau n'est pas diabolisé dans les médias. Pourtant chaque année des gens sont tués suite à des coups de couteaux.


Internet n'est pas un problème. Réveillez-vous ! Vous êtes encore vivant, non ?

Publié dans Médias

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